Chrétien d’origine maghrébine, Abel Chennouf devient « musulman » dans l’hommage de François Hollande
INFO PANAMZA. Mardi soir, lors du dîner du Crif, François Hollande a rendu hommage aux sept victimes de l'affaire Merah, « quatre juifs, trois musulmans ». Problème: l'une d'entre elles était catholique.
Le 05.03.2014 à 16H48
Souvenez-vous : au printemps 2012, l'ancien président Nicolas Sarkozy avait sucité un tollé politique et médiatique en employant l'expression "musulman d'apparence" à propos d'Abel Chennouf, militaire français et catholique issu d'une famille kabyle et alsacienne. L'homme avait été abattu à Montauban -une dizaine de jours plus tôt, le 15 mars- par le "tueur à scooter".
Hier, mardi 4 mars 2014, ce fut au tour de son successeur François Hollande de commettre également une bévue envers la mémoire de la victime. « Invité d'honneur » au dîner annuel du Crif, le président de la République a tenu un long discours au cours duquel il évoqua les drames survenus à Toulouse et Montauban. À la 20ème minute et 40ème seconde de la vidéo, il dénonça "le fanatisme -et non l'islam- qui a guidé le bras assassin de Merah" et déclina les identités de chacune des victimes (curieusement, les prénoms pour les quatre juifs et les patronymes pour les trois soldats). Et de conclure par ces mots: "quatre juifs, trois musulmans".
Il s'agit là d'une grossière erreur pour un homme qui a participé à plusieurs cérémonies dédiées aux victimes.
Comme le rappelle incidemment ce reportage de France 2, Abel Chennouf était catholique.
François Hollande semble avoir des difficultés avec les patronymes étrangers, notamment ceux en provenance du Maghreb. Hier soir, il a ainsi confondu "Ibn Ziaten" (nom du soldat abattu le 11 mars 2012) et "Bin Ziaten". Plus embarrassant, il avait déjà été confus au sujet d'Abel Chennouf: c'était en novembre 2012, lors de la cérémonie organisée conjointement avec Benyamin Netanyahou. A la 9ème minute de son discours, Abel devint ainsi "Abdel".
C'est d'ailleurs lors de l'introduction de ce discours que le chef de l'État avait commis son étrange lapsus –rapporté alors par l'auteur de ces lignes- en confondant les mots "tragédie" et "stratégie".
Un aveu éloquent de l'inconscient pour une affaire Merah encore émaillée de nombreuses zones d'ombre.
Hicham HAMZA
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2 responses to Chrétien d’origine maghrébine, Abel Chennouf devient « musulman » dans l’hommage de François Hollande
Vos articles sont excellents en général mais ne voyez pas non plus le mal partout. Pour les patronymes : c'est normal dans l'armée de ne donner que les patronymes et pas les prénoms. Quant à l'erreur concernant la religion de M. Chennouf, elle relève plus de l'incompétence qu'autre chose…
Ah au fait, je voulais vous suggérer un article (statistique serait mieux d'ailleurs en relevant le nombre d'occurrences dans la presse) comparant l'infime minorité d'articles sur l'anti-féminisme typique des cultures asiatiques (tant de support hindouiste, boudhiste ou shintoïste) et au contraire l'ultra-présence de cet argument dès qu'il s'agit des musulmans… (avec toutes les erreurs que l'on connaît).
J'ai une (très) grande masse d'exemples.