Charlie Hebdo : révélations choc sur l’affaire Fredou
INFO PANAMZA. Huit ans après, la justice a rendu un non-lieu et validé la version officielle. Retrouvé "suicidé" au soir de l'attentat du 7 janvier 2015, le commissaire Helric Fredou -qui devait rédiger un rapport sur Jeannette Bougrab et s'apprêtait à identifier une "adresse IP"- avait été intimidé par le ministère de l'Intérieur, quelques heures avant sa mort. Révélations.
Le 08.01.2023 à 16h19
"Helric , tu as du nouveau des auditions ?"
Tel est le dernier sms envoyé par un collègue et reçu exactement à 1h19, à la date du 8 janvier 2015, sur le smartphone du commissaire Helric Fredou.
L'homme n'a pas répondu : il est décédé dans des circonstances brutales et opaques depuis environ un quart d'heure.
Ces éléments d'information proviennent de sa famille, contactée par Panamza une semaine après les faits et tout au long de ces 8 dernières années.
Au lendemain de la commémoration -ce samedi 7 janvier 2023- du mystérieux attentat contre Charlie Hebdo, la famille d'Helric Fredou continue d'exiger la vérité auprès de la justice et de la police.
Avant d'aller plus loin, rappel des principaux faits relatifs au commissaire Fredou, recueillis notamment auprès de ses proches (par téléphone ou courriel) et dévoilés par Panamza les 16 janvier, 25 janvier, 13 mars , 4 septembre, 16 novembre et 9 décembre de l'année 2015.
1* Les policiers qui avaient auditionnée la mère (prénommée Chantal et décédée en 2021) lui avaient expressément fait savoir qu'elle n'aurait pas accès au rapport d'autopsie. Le Code de procédure pénale prévoit pourtant qu'en cas d'autopsie judiciaire (pour suicide ou mort suspecte), tout membre de la famille peut en faire la demande auprès du Parquet.
2* L'arme de service d'Helric Fredou n'était pas munie d'un silencieux. Sa mère a donc posé une question élémentaire à ses collègues : "Pourquoi n'avez-vous rien entendu alors qu'il était environ minuit?". Réponse laconique : "Son bureau était bien isolé".
3* Helric Fredou voulait passer un coup de fil important après avoir effectué deux choses : débriefer "trois enquêteurs" partis interroger la famille proche d'une victime de l'attentat de Charlie Hebdo (en l'occurrence-comme l'avait recoupé et divulgué Panamza, les parents de Jeannette Bougrab, compagne autoproclamée de Charb qui s'exila – à l'initiative de François Hollande– en Finlande avant de revenir en 2018 sur le sol français) et consulter ensuite "les réseaux sociaux" (notamment une adresse Facebook). C'est à ce moment-là que Fredou aurait réalisé une déduction tellement importante qu'il "voulait continuer de travailler" en dépit des "frictions" survenues à ce sujet avec ses collègues. Précision importante : le "commandant" en poste ce soir-là (non identifié) aurait voulu se charger lui-même du débriefing des enquêteurs et de la rédaction du rapport mais Fredou aurait insisté en lui répliquant "C'est mon boulot".
4* Selon la police, Helric Fredou -44 ans, 1m88- aurait posé le canon de son revolver sur le front et la balle serait restée à l'intérieur du crâne.
5* Le médecin traitant d'Helric Fredou refuse de valider le portrait esquissé par les rares articles parus au sujet du policier, faisant état d'une prétendue "dépression".
6* La mère a voulu savoir à qui était adressé le dernier appel de son fils. Les policiers lui auraient rétorqué "On ne peut pas savoir" avant d'affirmer finalement qu'aucun coup de fil n'avait été passé.
7* "Quatre directeurs" de la police, venus expressément de Paris, ont rencontré la mère d'Helric Fredou pour lui adresser leurs condoléances et la convaincre qu'il s'agissait d'un "suicide".
8* Les policiers chargés de l'enquête ont emporté le matériel informatique et le smartphone personnel d'Helric Fredou dès le lendemain.
9* Aucun journaliste rattaché à un média traditionnel de la presse écrite et audiovisuelle n'a interviewé la mère d'Helric Fredou.
10* Le député socialiste Christophe Premat a adressé, à trois reprises, une question écrite à Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur (aujourd'hui éclaboussé par le "QatarGate"), à propos des "circonstances exactes du décès du policier Helric Fredou". La réponse évasive et laconique du bras droit du Premier ministre Manuel Valls sera délivrée seulement à la date du 8 décembre 2015 : en substance, "circulez, y'a rien à voir".
11* La mère d'Helric Fredou n'a reçu aucun message de condoléances de la part de François Hollande (dont le fief corrézien de Tulle était chapeauté par le commissaire) et du judéosioniste Bernard Cazeneuve, ancien député-maire de Cherbourg (ville-bastion de la communauté juive pro-israélienne) qui fréquentait pourtant régulièrement l'ex-commissaire central de sa ville (entre 2010 et 2012).
12* Suite à sa mort, Helric Fredou a été remplacé à la tête de la police judiciaire de Limoges par un influent franc-maçon qui avait récompensé en 2013 une certaine Jeannette Bougrab…
Une proche de Fredou m'a régulièrement tenu informé de l'avancée de l'enquête, jusqu'à ce jour :
13* premier élément d'information inédit : après le classement "sans suite" de l'enquête (acté en juillet 2015 par le procureur de Limoges, un proche de Cazeneuve depuis leur partenariat de Cherbourg), la famille de Fredou avait demandé une nouvelle investigation en soulignant un conflit d'intérêts. Le parquet ne pouvait efficacement enquêter sur la police judicaire de Limoges avec laquelle elle collabore au quotidien. Le procureur général avait accepté la requête de la famille et l'affaire fut confiée à une juge d'instruction basée à Bordeaux.
14* cette magistrate, dénommée Cécile Simon, a auditionné la proche de Fredou en 2019 et 2020. Celle-ci, insistant dans notre correspondance sur le fait que j'étais le seul en France (avec une "journaliste étrangère") à enquêter sur la mort d'Helric Fredou, m'a communiqué aujourd'hui (ce dimanche 8 janvier 2023) et en exclusivité les informations suivantes (passages en gras soulignés par Panamza) :
Le 15 novembre 2022, une ordonnance de non-lieu a été rendue par le tribunal judiciaire de Bordeaux par l'intermédiaire de Pierre Bellet, premier vice-président chargé de l'instruction.
La juge d'instruction, qui m'a auditionné par deux fois, a lancé une commission rogatoire. L'IGPN a été envoyé au commissariat afin d'effectuer une reconstitution avec l'arme de service ayant provoquée le décès.
Les fonctionnaires cités ont étés interrogés ainsi que deux experts en armurerie.
L'arme de service n'avait pas été placée sous scellés immédiatement. Elle avait été attribuée à un autre fonctionnaire pendant un peu plus de deux ans, avant d'être récupérée pour les besoins de l'enquête et réaffectée de nouveau.
Lors du tir provoquant le décès, le chargeur a été éjecté,et un des experts déclare que sa position se révèle peu concordante avec la position de l'arme retrouvée près du corps. Il en déduit que le policier primo-intervenant et déclarant avoir mis l'arme en sécurité a dû, par inadvertance, modifier la position de l'arme et du chargeur.
Le policier concerné ne s'en souvient pas, mais dit qu'il est possible qu'il n'ait pas remis l'arme dans le sens initial.
Je ne saurais jamais étant donné que ce policier a touché à la scène avant qu'elle ne soit figée par l'intervention de la police scientifique. Je n'ai pas compris cette urgence puisque l'équipe déclare qu'il n'y avait personne d'autre dans le service cette nuit là, il n'y avait donc pas de danger et encore moins d'urgence , Helric était déjà mort depuis plusieurs minutes car personne n'avait entendu la déflagration.
15* dans notre correspondance, cette proche de Fredou (qui dit avoir été contactée -fin 2015- par l'émission de désinformation Envoyé spécial dans le seul but de témoigner à charge contre Panamza, ce qu'elle refusa) indique qu'Helric Fredou était obsédé par l'identification d'une "adresse IP" à la suite de son audition des parents de Jeannette Bougrab.
16* durant la journée et la soirée du 7 janvier 2015, Helric Fredou avait passé "de nombreux appels téléphoniques à la place Beauvau" ainsi qu'à des "collègues de l'anti-terrorisme". La teneur des échanges fut disuassive à l'encontre de son investigation mais Fredou était "têtu comme une mule" selon sa proche. Une pression qui rappelle celui subi en juillet 2016 par la policière Sandra Bertin, juste après l'obscur attentat de Nice.
17* autre fait troublant : Pierre Bellet, le procureur de Bordeaux qui a rendu le non-lieu, travaillait pour le gouvernement Fillon entre 2008 et 2011, en même temps qu'une certaine… Jeannette Bougrab. Précisément : Bellet occupait au ministère de la Justice, entre 2008 et 2011, la direction du bureau d'entraide pénale internationale tandis que Bougrab, installée en 2007 au Conseil d'État, allait devenir en 2010 secrétaire d'État.
18* et ce n'est pas tout. Entre…