Panamza en politique : retour sur une expérience-éclair
Défendre et incarner des idées nouvelles en politique est un pari exaltant qui nécessitera du temps. Découvrez les coulisses de ma toute première immersion, réalisée en l'espace de quelques jours à peine, dans la bataille électorale alsacienne et ses enseignements pour l'avenir.
Le 14.06.2022 à 16h54, mis à jour le 25.06.2022
En 2007, quand j'avais réussi le concours d'entrée pour le réputé Centre de formation des journalistes de Paris (établissement vivement critiqué par son ancien élève -aujourd'hui député- François Ruffin), je n'avais pas seulement l'objectif d'apprendre la profession technique de reporter d'images : je voulais aussi comprendre de l'intérieur et démystifier la formation la plus prisée en France du métier de journaliste.
En 2022, ma démarche fut similaire dans le champ politique : en me plongeant (tel un sprinter et non comme un marathonien) dans la bataille des élections législatives dans le Bas-Rhin (Strasbourg Nord), à la "toute dernière minute" comme le souligna le 13 juin le principal journal local Les Dernières Nouvelles d'Alsace (notez le titre saugrenu faisant état d'un "inconnu"…à l'instar -en réalité- de la majorité des 13 candidats), j'avais moins comme objectif de devenir in extremis député d'un territoire historiquement très marqué à droite que d'expérimenter l'exercice politique au plus près : en amont -depuis le dépôt de candidature, en passant par la réalisation des tracts et bulletins de vote jusqu'à l'affichage et l'abordage des bureaux de vote.
Dans le passé, j'avais toujours tenu à distance l'encartement politique formel, qu'il s'agisse de partis traditionnels (en raison de mon passage à SciencesPo, je fus notamment dragué en Alsace par les Verts et le Mouvement des Jeunes Socialistes) ou des associations para-politiques (telle l'obscur Parti des Musulmans de France, d'ailleurs né -en 1997- à Strasbourg).
Aujourd'hui, l'aventure politique me tente.
J'exècre ce que représente Éric Zemmour (j'ai exposé depuis 2010 son racisme anti-arabe au service d'Israël) mais je partage avec lui une idée-force : se contenter de commenter et analyser l'actualité ne suffit plus.
L'action publique devient impérieuse.
Ce que j'ai appris de ma campagne-express ?
En préambule, un constat : les médias, y compris locaux, jouent le jeu du pouvoir oligarchique incarné aujourd'hui dans la Macronie.
France 3 Alsace avait organisé des débats pour chaque circonscription majeure -sauf la 3ème incluant pourtant le nord de Strasbourg, zone névralgique sur laquelle est installé le Parlement européen.
Pire : dans les autres débats (dont l'un avait convié la députée controversée Martine Wonner), tous les candidats n'étaient pas invités. Seuls 4 ou 5 candidats étaient présents autour de la table (soit 1/3 des concurrents en lice).
Autre illustration : sous la plume de Marie Zinck (ancienne de CNews), le journal DNA avait prétendu que je n'avais "pas répondu à leurs sollicitations" pour une interview durant la campagne, à l'égal de mes rivaux.
Il n'en fut rien.
Non seulement aucun journaliste des DNA ne m'avait formellement contacté mais celle qui fut en charge des portraits/photos de chaque candidat (Sophie Weber) a attendu le soir même du premier tour pour évoquer mon existence (un papier curieusement cosigné par Hervé Moritz, militant zélé pour l'Union européenne).
Contactée pour rectifier cette contre-vérité, Marie Zinck a refusé d'apporter un correctif, le jugeant "inutile".
Bref : sous couvert de neutralité, les médias -en exposant les uns et en dissimulant les autres- sont de mèche avec le pouvoir en place.
Première leçon de mon expérience : dans un territoire qui fut…