Ramadan: des musulmans célèbrent l’ambassadeur d’Israël
Info Panamza. A l'occasion du ramadan, des musulmans ont invité Yossi Gal, ambassadeur d'Israël, à participer à la rupture du jeûne.
Rendez-vous sous la "tente d'Abraham" : c'est ainsi que des musulmans ont dénommé le lieu de festivités particulières pour ce mois de ramadan. Autour de l'inénarrable Hassen Chalghoumi, divers représentants de la communauté musulmane hexagonale ont chaleureusement reçu, lundi 15 juillet à la mosquée de Drancy, l'émissaire d'un régime d'apartheid.
Yossi Gal, ambassadeur d'Israël, a été l'invité d'honneur comme l'illustrent ces images capturées par le site francophone coolisrael.
L'homme n'a pas exactement le profil d'un diplomate soucieux de neutralité politique. En dépit de sa faible maîtrise du français, Yossi Gal fut nommé ambassadeur en 2010 par l'ex-ministre Avigdor Lieberman, un leader de l'extrême droite israélienne qu'il continue aujourd'hui de soutenir.
Yossi Gal et Avigdor Lieberman
D'origine marocaine, cet ex-collaborateur d'Ariel Sharon, qui se déclare « extrêmement fier des normes morales de l'armée », avait qualifié Gaza, lors des bombardements de novembre dernier, de « bastion terroriste ». Un an auparavant, Yossi Gal s'était également opposé, à l'instar de Benyamin Netanyahu, à l'adhésion de la Palestine à l'ONU.
En janvier 2012, le quotidien Haaretz lui avait consacré un portrait peu flatteur : l'homme était présenté comme une figure dénuée de charisme et très portée sur le ritualisme religieux au sein même de son ambassade. Sur ce point, l'actualité récente a donné raison au journal israélien. En avril dernier, à la faveur d'une visite d'imams israéliens en France, l'ambassadeur leur a permis d'utiliser une salle pour effectuer une prière. Les protagonistes de cette mise en scène ont ainsi accepté d'être filmés.
Dans la vidéo relative à la soirée du 15 juillet, on remarquera également la présence du député-maire Jean-Christophe Lagarde, de Gérard Unger (vice-président de la LICRA et PDG de la régie publicitaire de la RATP), du producteur Tarak Ben Ammar, de l'écrivain Marek Halter et de Latifa Ibn Ziaten. Cette dernière, mère d'une victime de la ténébreuse affaire Merah, a récemment été au coeur d'une polémique : le 1er juillet, les dirigeants du Conseil français du culte musulman avaient boycotté la soirée VIP de lancement de la Fondation Imad Ibn Ziaten -censée préconiser aux jeunes musulmans des quartiers populaires de s'écarter du radicalisme islamique- en raison de la présence, jugée inappropriée, de l'ambassadeur d'Israël et du président du Conseil représentatif des institutions juives de France.
Celui-ci fut d'ailleurs également présent sous la "tente d'Abraham". Personne n'aura probablement eu l'indélicatesse de lui rappeller ses propos tenus en 2002 : commentant la performance de Jean-Marie Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle, Roger Cukierman avait alors affirmé espérer que ce résultat « servirait à réduire l'antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien, parce que son score est un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles ».
HH
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