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Islam, immigration, banlieues, Israël : les prudentes confidences de Valls

Du 2 au 10 octobre, le ministre de l'Intérieur a tenu plusieurs propos non rapportés par la presse écrite et audiovisuelle. Panamza vous en dévoile les extraits vidéo.

Au soir du mercredi 2 octobre, Manuel Valls était présent à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.

Prétexte : le lancement de l'ouvrage "Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France" édité par Robert Laffont. Prenant la suite de l'écrivain Marek Halter, le ministre en charge de l'immigration s'est longuement exprimé (de 55' à 1h20) à propos de l'apport culturel des immigrés à la France.

Après avoir évoqué -en détail- l'origine moldave de son épouse Anne Gravoin (1h03) et raconté (1h15) comment il est devenu lui-même Français en 1982, Manuel Valls s'est plaint que l'ouvrage ne faisait pas assez référence aux personnalités issues "des anciennes colonies". Par ailleurs, l'homme qui s’était déclaré "lié éternellement -par ma femme- à la communauté juive" et "absolument engagé pour Israël" a fait mention (à 1h04) d'une visite, effectuée juste avant son discours, à la résidence de l'ambassadeur d'Israël. Le motif n'est pas explicité (et l'agenda de cette semaine n'est pas consultable sur le site de l'Intérieur) mais le ministre a seulement indiqué qu'il y avait salué Richard Prasquier (dont il précise l'origine "polonaise"). Celui-ci, ex-président controversé du CRIF, est récemment devenu collecteur de fonds pour Israël en prenant la tête de la nouvelle antenne française du Keren Hasseyod (organisme international fondé en 1920 pour favoriser et consolider la création de l'Etat hébreu).

Parler de l'islam entre chrétiens

Deux jours plus tard, le ministre en charge des cultes était convié par le quotidien La Croix au Collège des Bernardins pour un échange relatif aux chrétiens de France. Face à lui, le directeur du journal et l'archevêque de Paris l'ont sollicité (dès 44'10) sur son rapport à l'islam de France. Se méfiant d'un "tweet de journaliste", Manuel Valls a fait savoir, l'air malicieux, qu'il répondrait avec mesure à la question, insistant simplement sur le "grand défi" que représentait, selon lui, la démonstration de la "compatibilité" de la religion musulmane avec la démocratie française.

Une semaine après, le jeudi 10 octobre, l'homme remettait à la préfecture de Lyon des "diplômes de la laïcité" à 17 personnes dont 12 imams.

Aujourd'hui, mardi 15 octobre, la Ligue de défense judiciaire des musulmans a fait savoir qu'elle avait déposé plainte contre le ministre de l'Intérieur pour "provocation à la discrimination et la haine". Les propos visés étaient ceux prononcés le 19 août : « D'ici dix ans, on doit faire la démonstration que l'islam est compatible avec la démocratie ».

Cet angle d'approche est précisément celui que Manuel Valls a réitéré, ces derniers jours, à Lyon et au Collège des Bernardins.

Hicham HAMZA

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