7 heures d’interrogatoire policier pour un dessin anti-Rothschild
Journaliste d'enquête, j'ai été longuement auditionné par la police pour un motif aberrant : avoir relayé sur Twitter une caricature mettant en scène la manipulation de Macron et Zemmour par le puissant clan politico-financier des Rothschild.
Le 26.06.2022 à 19h25
Cela s'est passé en France, pays qui se targue sur la scène du monde d'être "Charlie".
En 2022.
Ce mercredi 22 juin, à 10h, un policier m'attendait dans les locaux parisiens de la Direction régionale de la police judiciaire.
La veille, par téléphone et suite à son courriel de convocation, il relativisait l'enjeu de l'audition : "Ce n'est pas l'affaire du siècle", me disait-il.
Je l'avais cru.
Et pour cause : pour la première fois, je ne fus pas convoqué pour un article d'enquête (contrairement à mes 9 autres convocations en 8 ans) mais pour un simple dessin humoristique relayé le 21 mars sur mon compte Twitter. Et dont je ne suis pas l'auteur.
Affecté autrefois à la brigade des stups', et issu du commissariat du 14ème arrondissement, le policier en question avait dissimulé en réalité le zèle extraordinaire qu'il avait déployé au préalable à mon affaire.
En débarquant dans son bureau niché dans la section "droit de la presse", je m'attendais à des questions formelles et à une brève audition : 1 ou 2h comme ce fut généralement le cas auparavant.
Au final, j'allais passer 7 heures non-stop (sans pause-repas), installé sur une chaise pliable rudimentaire en face d'un policier loquace et énergique (lui-même confortablement posé dans son siège avec dossier moelleux), pour un entretien ubuesque.
60 questions en tout, pour 15 pages de procès-verbal.
Oui, oui, vous avez bien lu : vos impôts ont été utilisés pour affecter un policier à étudier mon cas pendant des semaines et m'interroger pendant 7h pour une simple caricature (et ce, 6 ans après ma garde à vue de 7h pour mon enquête sur l'attentat du Bataclan).
Le P-V a aussitôt été transmis au juge référent qui avait accepté de valider la plainte farfelue de la prétendue "Organisation juive européeene" (liée au Mossad) à mon encontre : Camille Viennot, vice-présidente du Parquet de Paris (et autrice d'une analyse sur le droit au blasphème qui recommande la lecture de Caroline Fourest…).
Motifs retenus dans la plainte : "injure publique" et "provocation publique à la discrimination ou à la haine en raison de l'origine raciale ou religieuse".
Encore une fois, vous ne rêvez pas : dans la France de 2022, une magistrate du ministère public a donc considéré qu'un dessin humoristique brocardant les Rothschild, Macron et Zemmour pouvait effectivement être assimilable à une "injure" doublée d'un appel à la haine contre…"LES juifs".
Car l'essentiel de l'interrogatoire était là-dessus : menant son questionnaire à charge (et non pas à charge comme à décharge), le policier a tenté de me convaincre et de me faire dire (pendant au moins 4h) que la caricature était "objectivement antisémite".
Mieux encore : plus je réfutais (arguments et sources à l'appui), plus il déplorait ouvertement mon "double discours" car j'étais "trop intelligent" pour ne pas "reconnaître les élements antisémites" du dessin.
Dans une interminable séquence oscillant entre le vaudeville de boulevard, Matrix et un film de Costa-Gavras sur les procès politiques, je fus à la fois l'acteur et le témoin de moments sidérants :
-"Monsieur Hamza, êtes-vous antisémite?"
– "Quelle est votre définition du Hamas?"
-"Qu'est-ce que, selon vous, les Protocoles des Sages de Sion?"
-"Fréquentez-vous des clubs de sport?"
-"Quels sont les marques et les opérateurs téléphoniques des appareils électroniques sur lesquels vous travaillez?"
À d'autres moments, le policier s'est mué en docte professeur d'histoire en m'exposant des caricatures antijuives du début du 20ème siècle tout en me demandant de les commenter dans le moindre détail.
Passage cocasse : autour de la question 45 (sur les 60), il a cru pertinent de me citer le plus sérieusement du monde une étude de l'ISGAP afin de me donner un point de vue – allant évidemment dans son sens et présenté comme "scientifique"– sur l'iconographie des dessins antisémites en Europe (en résumé : exposer à travers l'art de la caricature -et notamment une main de marionettiste- toute personnalité ou toute famille juive comme manipulatrice serait fondamentalement antisémite) .
Je me suis contenté de lui indiquer que cet institut était davantage un think-tank idéologique lié à Israël et dédié à la cause juive (comme le révèle d'ailleurs son comité de direction) qu'un laboratoire de recherche indépendant.
Quant à la main de marionettiste, indice soi-disant "évident" de l'antisémitisme du dessinateur, mieux vaut en rire.
Bref.
Au fond, je ne remercierai jamais assez ce policier zélé : à son insu, il a incarné la force de frappe du lobby judéosioniste en France -un groupe de pression communautaire dont le moindre caprice se traduit aussitôt au niveau policier et judiciaire.
En clair : dans notre pays, vous pouvez caricaturer qui vous voulez -sauf un individu influent (ou une riche famille) issue de la communauté juive.
Preuve en est avec la dernière polémique saugrenue sur la fresque –finalement effacée– d'Avignon mettant en scène Macron et Attali.
Détail significatif : les rédacteurs de la presse audiovisuelle, alignés paresseusement sur les dépeches de l'AFP, ont tous rapporté que les premiers groupes à dénoncer cette caricature d'Avignon étaient la LDJ et le Comité juif américain sans jamais indiquer leur spéficité (milice violente et anti-arabe pour la LDJ, redoutable groupe de pression en faveur d'Israël pour le Comité juif américain)
À l'inverse, en avril dernier, personne ne s'est offusqué de voir cette caricature dans tous les kiosques de France : en couverture de l'Express (hebdomadaire possédé par le communautariste israélien Patrick Drahi), on y voit Marine Le Pen en marionnette de Poutine (et sous une étoile…rouge).
Le président russe est d'ailleurs souvent la cible de médias occidentaux le brocardant en grand manipulateur.
Avez-vous alors entendu des cris d'orfraie à propos d'une quelconque "russophobie" ?
Bien sûr que non.
Même sort pour Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.
Qui s'est indigné de le voir brocardé de la sorte par un célèbre journal juif-new-yorkais et dédié à Israël ? Personne, évidemment.
Je reviendrai très prochainement sur d'autres aspects de mon audition harassante, le fond du tabou entourant les Rothschild ainsi que l'identité des aboyeurs liés à la cause sioniste (telle l'infâme Gil Taieb du Crif et la guignolesque professeure Fatiha Agag-Boudjahlat) qui se sont réjouis publiquement de ma convocation.
Il ne s'agit pas seulement là d'un nouvel épisode -encore plus édifiant- de ma saga personnelle (la persécution policière et judiciaire à mon encontre du clan israélien en représailles à mon travail d'enquêteur indépendant).
Il en va de la défense sacrée de NOTRE liberté d'expression à tous, aussi bien la nôtre que celle que nous léguerons à nos enfants.
Indigné ? Faites du bruit : partagez cet article.
Ils veulent étouffer l'affaire et la gérer en catimini : exposez-là et ne vous laissez pas intimider.
Contre cette nouvelle aristocratie, cette fois-ci sioniste, le combat continue.
Pour l'abolition de ses privilèges.
Le combat sera culturel, médiatique, idéologique mais aussi déployé dans le champ indispensable du politique.
Il sera sournois et violent du côté de nos adversaires.
Il sera âpre et de longue haleine.
Mais, à la fin, nous vaincrons.
HICHAM HAMZA
Auteur, fondateur du site Panamza et journaliste d'enquête depuis 2008
Contact : [email protected]
Pour contribuer aux frais d'avocat, cliquez ICI