Quand Cohn-Bendit tord les faits pour célébrer le président israélien
INFO PANAMZA. Découvrez la manière dont Daniel Cohn-Bendit a salué aujourd'hui le président ultra-droitier d'Israël en déformant la vérité.
Le 28.10.2014 à 15h28
Pilier historique du Parlement européen, leader écologiste et artisan médiatique de Mai 68, Daniel Cohn-Bendit est récemment devenu -à l'âge de 69 ans- chroniqueur sur Europe 1.
Ce mardi matin, sur la station radiophonique fondée par Jean Frydman (un activiste de la gauche israélienne), Cohn-Bendit a commenté la présence de Reuven Rivlin -nouveau président de l'État d'Israël issu de la droite nationaliste- aux commémorations du massacre de Kafr Kassem, perpétré en 1956 par l'armée israélienne contre des Palestiniens de nationalité israélienne.
Au cours de sa chronique, Cohn-Bendit affirma que Rivlin aurait "redemandé pardon" .
C'est faux.
Il suffit de consulter la presse israélienne francophone -ou simplement française– pour constater qu'il n'a jamais été question formellement d'"excuses" ou de "pardon" de la part du chef de l'État -comme le souhaitèrent les habitants locaux- mais seulement d'une reconnaissance des "torts" commis alors par les soldats israéliens. La commémoration était davantage l'opportunité, au regard des troubles actuels entre Palestiniens et Israéliens de Jérusalem, de renforcer la cohésion nationale et de ramener les Arabes israéliens dans le giron d'une solidarité intra-israélienne.
Angélisme ou roublardise? Cohn-Bendit affiche ainsi son enthousiasme pour l'expression -jamais formulée- d'un "pardon" par un leader ancré dans la droite dure et partisan de l'accroissement de l'immigration juive vers Israël.
Au sein du Parlement européen, Cohn-Bendit était plutôt vu comme un défenseur des droits bafoués des Palestiniens : en 2008, il contribua ainsi -suite à un voyage marquant en Cisjordanie- à faire reporter un vote destiné à accorder un statut privilégié à Israël.
Dany le rouge, Dany le bleu
Chose méconnue, l'homme de Mai 68 avait soutenu, un an plus tôt, la Guerre des Six-Jours, côté israélien. Cet épisode fut d'ailleurs un tournant-clé dans l'évolution politique de l'étudiant alors âgé de 22 ans -comme il le raconta à André Harris et Alain de Sédouy. L'extrait ci-dessous, rapportant cet entretien, provient d'un essai rédigé par Mark Kurlansky et intitulé A Chosen Few : The Resurrection of Europe Jewry.
Quatre ans plus tôt, Cohn-Bendit était allé goûter à l'expérience du kibboutz. C'est ce que rapporte Emeline Cazi dans une récente biographie dévolue au personnage.
La mère de Cohn-Bendit, qualifiée de "bonne sioniste de gauche" par l'autrice, avait alors à coeur que son fils "réflechisse à son identité juive, qu'il délaisse trop".
Son voeu sera exaucé un demi-siècle plus tard : après avoir quitté -au printemps dernier- ses fonctions au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, figure de la gauche libérale et libertaire, vient de faire connaître son "envie" de rédiger un livre consacré à son "identité juive".
HICHAM HAMZA
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3 responses to Quand Cohn-Bendit tord les faits pour célébrer le président israélien
Franchement Hamza, c'est toujours un plaisir et un veritable source d'info de te lire !
Que je sache, Cohn Bendit n'a jamais défendu les exactions israéliennes et s'est toujours montré très critique vis à vis de l'état israéllien lui-meme, ce qui est porté ici en avant est vraiment aller lui chercher des poux qu'il n'a pas…
Et aussi, puisqu'il est question de Mai 68 plus haut, il serait peut-etre bon de rappeler la grande manifestation de soutien au pouvoir en place qui a en quelque sorte cloturé un mois mouvementé, quand la France profonde scandait son allégence au Général, Malraux en tete: "Cohn Bendit à Dachau"… Dans ce contexte, je peux comprendre qu'il puisse avoir pensé à Israel comme salut, et cela ne fait pas de lui un sioniste d'extrème-droite.
reconnaissance des "torts" et demande pardon
la nuance est très etroite MrHamza
vive la liberté en Algérie ! un article please