L'héritière de Mouton-Rothschild hésite à s'exprimer sur Israël. Elle estime que les autres personnalités contactées par L'Express sont beaucoup plus habilitées à le faire. Bref, elle se dit plus compétente pour parler de grands crus classés ou de ce théâtre qu'elle adore et qui lui rappelle ses années passées à la Comédie-Française ou à la compagnie Renaud-Barrault. «Je me sens à la fois catholique et juive, ou plus exactement ?cuménique», confie, en priant qu'on lui pardonne sa retenue, la baronne Philippine de Rothschild. En 1940, sa mère, Elisabeth, qui devait mourir au camp de Ravensbrück, avait, par précaution, tenu à la faire baptiser. De justesse, la petite Philippine, 9 ans, échappa aux Allemands venus arrêter sa maman, pourtant catholique elle aussi. «Bien sûr, insiste-t-elle, l'Etat d'Israël, qui constitue une réalisation admirable, ne m'est nullement indifférent, mais je n'ai pas d'opinion politique à donner à son sujet. Disons simplement qu'Israël a des droits, dont celui de se défendre, et des devoirs...» Si Philippine de Rothschild hésite à parler de l'Etat juif, elle n'hésite en tout cas pas à ouvrir son porte-monnaie: «C'est pour moi évident d'aider financièrement Israël et la communauté juive.» Elle soutient activement une organisation des femmes d'Israël et répond «à toute demande d'argent» émanant de la communauté juive en France. D'autant, ajoute la baronne de Rothschild, qu' «il existe certes des juifs riches, mais aussi des juifs pauvres».
Philippine de Rothschild «C'est pour moi évident d'aider Israël»
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