Maurice Lévy de Publicis est le patron le mieux payé du CAC 40, avec une rémunération annuelle de 4,5 millions d'euros, révèle mardi 8 septembre une étude menée par le cabinet de conseil Spencer Stuart.
Ses experts se sont notamment penchés sur la rémunération des dirigeants des groupes du CAC 40, en se fondant notamment sur les informations fournies lors des dernières assemblées générales.
Avec une rémunération de 4,5 millions d'euros, le président du directoire de Publicis y apparaît comme le patron le mieux rémunéré devant celui de l'Oréal Jean-Paul Agon (4 millions d'euros), de LVMH Bernard Arnault (3,9 millions) et de Total Christophe de Margerie (3,5 millions).
Parmi les "moins bien payés" du CAC 40, figure sans surprise le patron d'EDF Henri Proglio avec 450.000 euros, une somme qui constitue le plafond pour la rémunération fixe annuelle des "mandataires sociaux" des entreprises publiques.
Principe du "say on pay"
Plus généralement, les grands groupes français se sont dotés d'une version actualisée de leur code de gouvernance Afep-Medef, non contraignant, qui a entraîné l'application pour la première fois lors des assemblées générales 2014 du "say on pay", à savoir un vote consultatif sur la rémunération des patrons.
En dehors de la rémunération, cette étude s'attarde sur la composition des conseils d'administration qui accueillent toujours plus de femmes, lesquelles détiennent un peu moins d'un tiers des sièges (31%) au 30 juin. Désormais, les femmes occupent 173 sièges, pour un total de 553.
La parité est en revanche presque respectée dans les nouveaux entrants au nombre de 40 dont 18 femmes. Seul bémol, la progression du nombre de femmes, qui a presque doublé en 5 ans, ralentit, avec +10,2% en 2014 contre +15,5% en 2013 et +12,5% en 2012.
Toutes les sociétés du CAC 40 ont au moins une femme dans leur conseil d'administration, mais seules 5 sociétés ont atteint le quota de 40%, à savoir Kering, Legrand, Publicis, Société Générale et Technip.
Parmi les mauvais élèves, qui sont en dessous du quota de 20%, figurent Airbus, ArcelorMittal et Renault. Les conseils les moins féminisés sont ceux de sociétés plutôt industrielles, remarque l'étude.
Des conseils d'administration surchargés?
Il reste que le profil type de l'administrateur reste un homme français de plus de 60 ans et sortant des mêmes écoles.
La formation des dirigeants montre une certaine endogamie à la tête des grands groupes, puisque 35% des patrons sortent de Polytechnique ou de l'ENA, voire des deux.
Les conseils d'administration français ont par ailleurs la particularité d'être très ouverts à l'international, avec 31% de non-Français, contre 29% l'année précédente, la proportion d'anglo-saxons augmentant. De manière globale, les conseils d'administration possèdent en moyenne environ 14 membres, un chiffre assez élevé, similaire à ceux observés en Allemagne.
Leur taille devrait en outre augmenter puisque la loi impose aux conseils d'administration d'intégrer un administrateur représentant les salariés. L'étude regrette cette tendance, considérant qu'un nombre réduit d'administrateurs améliore l'efficacité des travaux.
(Avec AFP)