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Asnières : le maire UMP dénonce le tournage d'un «film porno» à la mairie

LE SCAN POLITIQUE - L'ancien maire Sébastien Pietrasanta a permis à son adjoint en charge de la communication de tourner quelques scènes pour la bande annonce d'un film dans les locaux de la mairie. L'occasion d'un nouveau règlement de comptes entre PS et UMP.

La vie politique municipale de la ville d'Asnières (Hauts-de-Seine) s'enrichit d'un nouveau scandale: Manuel Aeschlimann a projeté vendredi 27 juin la bande-annonce d'un film comportant des scènes dénudées dans la salle du conseil municipal. En cause, une bande annonce d'un projet de film intitulé «Korruption» qualifié de film pornographique par le maire UMP, et dont le réalisateur n'est autre que Julien Richard-Thompson, un adjoint du précédent maire PS Sébastien Pietrasanta. Pendant la séance, Manuel Aeschlimann s'est dit «profondément choqué de l'utilisation qui a été faite de notre hôtel de ville», rapporte le Parisien.

Retour sur le film des évènements. En avril dernier, l'équipe socialiste de la maire, battue aux élections municipales, s'apprête à vider les locaux. Selon les informations du Parisien, confirmées au Scan par les protagonistes, le maire sortant Sébastien Pietrasanta autorise alors son adjoint en charge de la communication à tourner quelques scènes réalisées notamment dans le grand escalier du bâtiment, dans la salle des mariages, dans celle du conseil municipal et dans l'espace Lucie-Aubrac. Il s'agit de réaliser une bande-annonce destinée à récolter les fonds nécessaires au tournage de «Korruption».

«Une comédie noire qui dénonce l'exploitation des femmes»

Sur la page Facebook du film, le scénario déroule l'histoire d'un flic ripoux qui vend ses filles à un producteur de films pornographiques lié à la mafia, afin de payer une nouvelle poitrine à sa petite amie. En parallèle, une candidate d'extrême droite armée d'un lance-flamme fait campagne en promettant «d'éradiquer l'impureté de la société», pour finir par s'allier à la mafia... Au Scan, le réalisateur Julien Richard-Thompson explique que son film n'est pas un porno, mais «une comédie noire qui dénonce l'exploitation des femmes, l'argent roi et la corruption».

Ému, l'ancien adjoint PS s'indigne: «C'est comme si on disait que Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick fait l'apologie de la guerre!». Visé par la dénonciation de Manuel Aeschlimann, un extrait de la bande annonce où l'on voit un producteur de films pornos pointer un écran dans lequel apparaît une femme seins nus, à genoux sur un lit. «Ces images ne sont pas tournées dans la mairie, elles proviennent d'une banque d'image» se défend encore le réalisateur, qui dit s'inspirer - en toute modestie - de Jean-Pierre Mocky et Quentin Tarantino.

Vers une nouvelle bataille judiciaire?

Contacté par Le Scan, Sébastien Pietrasanta n'a pas donné suite à nos appels. Selon son ancien adjoint, il serait très surpris par la polémique: «Il a toujours autorisé les demandes de tournages. Ce n'est pas son genre de film, mais il savait que ce n'est pas un porno, il a d'ailleurs vu la bande annonce que nous avons réalisée».

Julien Richard-Thompson annonce au Scan qu'il va porter plainte en diffamation contre Manuel Aeschlimann, et qu'il invitera les acteurs du film à faire de même: «Il s'agit d'une calomnie qui est fausse de A à Z, j'espère obtenir des excuses publiques du maire actuel». Selon Le Parisien, Manuel Aeschlimann envisage quant à lui de porter plainte pour prise illégale d'intérêts dans cette affaire. Pour le réalisateur, le maire UMP tente de faire diversion alors qu'un recours conteste toujours les résultats des dernières élections municipales. Il peut en attendant se réjouir d'une publicité inespérée, alors que son film n'a pu réunir les fonds nécessaires à son tournage via le financement participatif ouvert jusqu'au 25 juin.

Cette nouvelle polémique s'inscrit dans une cascade de scandales qui enveniment la vie politique d'Asnières après une campagne des municipales sous haute tension. L'équipe UMP a notamment accusé celle de l'ancien maire PS d'avoir volé du matériel et des disques durs en quittant la mairie. Manuel Aeschlimann a pour sa part défrayé la chronique en avril dernier en demandant en plein conseil municipal à une élue d'opposition avec qui elle couchait...

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