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EDF : Hollande choisit Lévy pour remplacer Proglio

VIDÉO - L'État a décidé de changer de PDG chez EDF, et de nommer le patron de Thales, et ex-patron de Vivendi. Le secret a été gardé jusqu'à la dernière minute.

Henri Proglio a, dit-on, voulu y croire jusqu'au bout. Mais le ministre de l'Économie Emmanuel Macron lui a révélé ce matin, dans son bureau de Bercy, qu'il ne serait pas reconduit pour un second mandat à la tête d'EDF. C'est Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe d'électronique de défense Thales, qui va lui succéder. La nomination de l'ancien patron de Vivendi a été confirmée par François Hollande en Conseil des ministres. «François Hollande a justifié le changement à la tête d'EDF par la phase nouvelle engendrée par la loi sur la transition énergétique», explique Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. «Lévy est un grand industriel, qui a présidé Thales, il a les qualités nécessaires», a déclaré le chef de l'État qui n'a pas manqué de «saluer le travail de Proglio» qui aurait «atteint la limite d'âge d'ici deux ans».

Le secret a été gardé jusqu'à la dernière minute ou presque. C'est demain que le conseil d'administration d'EDF doit valider la liste des administrateurs du groupe qui sera proposée à l'assemblée générale le 21 novembre prochain, à la veille de la fin du mandat d'Henri Proglio. Parmi eux devait figurer celui que l'État - actionnaire à 85 % - voulait comme nouveau PDG.

Acte d'autorité

Ces dernières semaines, Henri Proglio et ses soutiens, ont pourtant fait valoir le bilan de celui qui est à la tête d'EDF depuis cinq ans. «L'électricien public affiche une dette en baisse, des résultats en hausse. Il vient de conclure un contrat historique au Royaume Uni, il a mis de l'ordre dans ses affaires italiennes, et est sorti d'Allemagne», résume un partisan de l'ancien PDG. Las. L'État a voulu tourner la page. «Difficile de renouveler un homme dont cela aurait été le dernier mandat. Cela peut rendre incontrôlable», souffle un bon connaisseur du dossier. «Hollande et Macron ont voulu faire acte d'autorité», analyse un autre. La décision de se séparer d'Henri Proglio est aussi très politique. Le patron ne manque certes pas d'amis ni à droite, ni à gauche. Mais c'est bien Nicolas Sarkozy qui l'avait nommé en 2009, et sa présence à la fameuse soirée du Fouquet's après la présidentielle de 2007 en a fait une bête noire pour une partie de la gauche.

À 59 ans, Jean-Bernard Lévy, diplômé de Polytechnique, est réputé «politiquement neutre», selon un proche du dossier. Il a cependant été membre puis directeur du cabinet de Gérard Longuet. Après avoir dirigé Matra Communications, il a été président du directoire de Vivendi pendant dix ans, avant d'en claquer la porte en 2012 sur fond de désaccords avec le président du groupe Jean-René Fourtou. Il était depuis PDG de Thales, dont l'État est aussi actionnaire, à 26 %. Ironie de l'histoire, Jean-Bernard Lévy a été pendant près de dix ans chez Vivendi le patron de Régis Turrini, le tout nouveau dirigeant de l'Agence des participations de l'État (APE)…

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49 commentaires
  • Charles Fortin

    le

    Jean Bernard Levy, et non Bernard Henri Levy....
    Ouf...

  • 06BZH

    le

    Le bilan de PROGLIO est BON : "Il était donné favori jusqu'à ces dernières semaines, grâce notamment à son bilan jugé positif: la bonne résistance financière d'EDF durant la crise, le désengagement de marchés risqués comme le nucléaire américain, le contrat pour la construction de deux réacteurs EPR en Angleterre, le partage de Dalkia avec Veolia et le maintien d'une paix sociale avec le soutien de la CGT." La décision de Hollande, qui est POLITIQUE , est INADMISSIBLE !
    Quand tu fais du bon travail : tu es viré ! surtout si tu as été mis en place par SARKOZY .

  • Al08

    le

    Hollande est sectaire et place ses copains ? Exemple : la nomination de Toubon comme médiateur, acclamée par tous les socialistes...

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