Les ventes du nouvel essai d’Eric Zemmour, Le Suicide français (Albin Michel, 544 pages, 22,90 euros) se sont montées à 32 000 exemplaires vendus, la semaine passée, devant le nouveau prix Nobel Patrick Modiano et la coureuse de fond Valérie Trierweiller. Selon ces chiffres compilés par l’institut GfK, l’essayiste et polémiste français a presque écoulé 5 000 exemplaires par jour. Une jolie performance ! Il rejoint les scores de son précédent essai qui avait en commun avec l’opus de cette saison l’utilisation de l’adjectif « français ». Eric Zemmour avait vendu au total 112 000 exemplaires de Mélancolie française (Albin Michel, 2010).
Plus que l’adjectif « français », c’est le battage médiatique sur les écrans et les ondes, qui explique cet engouement du public pour l’ouvrage de M. Zemmour. En deux semaines d’exploitation, il atteint 43 000 ventes. Malgré ce démarrage très prometteur, sur la longueur, les ventes de l’ouvrage du polémiste demeurent sans comparaison avec le coup d’édition que représente Merci pour ce moment, de Valérie Trierweiller (Les Arènes, 320 pages, 20 euros)
Selon les chiffres fournis par GfK, le livre de l’ex-première dame a dépassé, la semaine dernière, les 500 000 exemplaires en France métropolitaine. Ces données qui ne sont que des estimations de vente, faites à partir d’un panel de sorties de caisses. Elles ne comprennent ni les ventes numériques, ni celles réalisées au Benelux, ou auprès des clubs de livres. Au total, cela fait 569 000 exemplaires vendus de Merci pour ce moment, expliquent les éditions des Arènes. Plus de 690 000 exemplaires sont sortis (en librairie ou vendus) sur un tirage qui atteint désormais 716 000 exemplaires.
Les cartes pourraient être fortement rebattues
Le livre de Mme Trierweiller est d’ores et déjà, le plus gros succès de librairie depuis le début de l’année, toutes ventes confondues. c’est aussi la meilleure vente de document depuis la création du panel GfK en 2003. Le livre devrait paraître à la fin du mois en Espagne, puis en Italie et au Royaume-Uni. Pour la maison d’édition, comme pour l’auteure, c’est à plusieurs millions d’euros que vont s’évaluer les gains liés à ce remarquable coup éditorial.
Pourtant d’ici à la fin de l’année, les cartes pourraient encore être fortement rebattues. L’effet « Nobel » n’a pas encore joué a plein sur les livres de Patrick Modiano, dont de nombreux titres sont en cours de réimpression, car en rupture de stock. Juste avant de recevoir le prix Nobel de littérature en 2008, Jean-Marie Gustave Le Clezio avait publié Ritournelle de la faim chez Gallimard qui avait ensuite dépassé les 200 000 exemplaires. Alors que chaque nouveau roman de Patrick Modiano réalise en moyenne entre 60 000 et 80 000 ventes, dans les mois qui suivent sa parution, Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier (Gallimard, 150 pages, 16,90 euros) devrait atteindre des chiffres comparables à Le Clézio, voire faire mieux. Tous ouvrages confondus, Modiano sera le meilleur vendeur en 2014.
Mais la surprise pourrait aussi venir d’un autre long seller. Central Park, de Guillaume Musso (XO éditions, 396 p., 21,90 €) a déjà atteint 495 000 ventes depuis sa parution en mars. Au firmament des ventes, Guillaume Musso a désormais distancé son rival de toujours Marc Levy. A l’approche des fêtes de fin d’année, Central Park pour le moment retombé dans le classement des ventes devraient connaître un regain et mettre d’accord Valérie Trierweiller et Eric Zemmour. Au final, « c’est le marché du livre qui a retrouvé des couleurs et qui rattrape son retard », constate Sébastien Rouault, de GfK.
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