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"Le Meilleur des mondes", une voix pour l'Amérique

Dans la période de reclassement idéologique ouverte par le choc du 11 septembre 2001, la difficile naissance d'un "néo-conservatisme" à la française aura constitué l'un des phénomènes les plus inédits.

Par Jean Birnbaum

Publié le 23 mars 2006 à 17h00, modifié le 23 mars 2006 à 17h00

Temps de Lecture 2 min.

Dans la période de reclassement idéologique ouverte par le choc du 11 septembre 2001, la difficile naissance d'un "néo-conservatisme" à la française aura constitué l'un des phénomènes les plus inédits. Comme outre-Atlantique, pourtant, cette constellation se distingue par son extrême dispersion : au-delà d'une doctrine globalement proaméricaine, les femmes et les hommes qui l'animent n'ont souvent pas grand- chose en commun.

De cet éparpillement humain et politique, le numéro inaugural du Meilleur des mondes apparaît comme une parfaite illustration. On y retrouve la diversité de sensibilités qui caractérisait déjà le cercle dit de "l'Oratoire", dont la revue forme le prolongement éditorial. Créé de façon informelle, en 2001, comme un espace de discussions entre amis, ce cercle s'est élargi jusqu'à devenir un authentique club de débats : "Pour la plupart issus de la gauche ou de l'extrême gauche, nous étions choqués par l'anti-américanisme qui régnait en France au lendemain du "11-Septembre". Aujourd'hui, nous sommes un peu ceux qui soutiennent les Etats-Unis dans le village gaulois", explique le journaliste Michel Taubmann, cofondateur du cercle avec son épouse Florence, pasteur à l'Oratoire du Louvre, à Paris.

GROUPE HÉTÉROGÈNE

Le premier geste public des "oratoriens" consista à signer un texte de soutien à l'intervention américaine en Afghanistan ("Cette guerre est la nôtre", Le Monde du 8 novembre 2001). Trois ans plus tard, on retrouvait nombre d'entre eux dans l'ouvrage collectif intitulé Irak, an 1. Un autre regard sur un monde en guerre (Ed. du Rocher, 2004). Mais c'est autour du Meilleur des mondes que leurs interventions devraient désormais se structurer, même si les contraintes propres à une publication régulière risquent de transformer en handicap ce qui faisait jusqu'ici l'originalité du groupe, à savoir sa profonde hétérogénéité.

Ainsi, la livraison qui paraît aujourd'hui rassemble les contributions (de qualité inégale) signées par des philosophes comme Monique Canto-Sperber, André Glucksmann et Pierre-André Taguieff, des écrivains comme Pascal Bruckner et Olivier Rolin, des historiens comme Stéphane Courtois et Max Lagarrigue, ou encore des spécialistes des relations internationales comme Thérèse Delpech, Antoine Basbous et Bruno Tertrais.

Outre l'accent porté sur la critique de l'anti-américanisme, on notera cette double insistance propre à la petite troupe des "oratoriens" : d'une part, un questionnement autour des enjeux humanitaires, dont témoignent un entretien avec Bernard Kouchner ainsi que le texte de Jacky Mamou, ancien président de Médecins sans frontières, consacré aux massacres du Darfour ; d'autre part, la volonté de s'inscrire dans l'héritage du mouvement dit "antitotalitaire".

Sous ce dernier aspect, on lira avec intérêt non seulement l'entretien réalisé avec Bronislaw Geremek, ancien cofondateur du syndicat polonais Solidarnosc, mais aussi la rencontre du jeune documentariste Raphaël Glucksmann avec l'ancien dissident Vaclav Havel : "Il est clair que la rhétorique de Bush sonne un peu plus vraie à nos oreilles qu'aux vôtres...", confie notamment celui qui fut président de la République tchécoslovaque.

Le Meilleur des mondes, no 1, printemps 2006, Denoël, 156 p., 15 €.

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