Brahim Abdeslam, seul mort du Comptoir Voltaire
Dans le café du boulevard Voltaire, le kamikaze n’a fait que des blessés. Un miracle... Des témoins racontent la scène au JDD.
Des fleurs, des bougies, des dessins, des mots et des badauds qui s'inclinent. Le Comptoir Voltaire ressemble à tous les autres lieux visés par les attentats. C'est là, à l'angle du boulevard Voltaire et de la rue de Montreuil (11e), que Brahim Abdeslam se serait fait déposer par la Seat Leon noire après la fusillade de La Belle Équipe. Là, à la terrasse de ce bar de quartier, qu'il s'est fait exploser sans tuer personne. Occulté par la débauche d'horreurs ailleurs, l'attentat a pourtant fait une vingtaine de blessés, dont quatre graves. Un miracle : il y avait du monde ce soir-là. Stéphane travaille à la boucherie voisine. Il accompagnait son amie aux toilettes du café quand Abdeslam a activé son détonateur à l'endroit qu'ils occupaient quelques secondes plus tôt. "Je ne sais pas pourquoi j'ai accompagné ma copine cette fois-là, j'ai eu de la chance, raconte-t-il. Ça a été très rapide. Sur le chemin des toilettes, on a croisé la serveuse qui sortait."
Vers 21h40, le terroriste pousse la porte de la terrasse, chauffée et fermée. Comme il faut la tirer, il bute dessus. Il se fait ainsi remarquer alors que personne ne l'avait vu descendre de voiture. Il est calme, pas essoufflé. "Il a fait quatre pas, s'est positionné là où il espérait faire le plus de dégâts. Il est resté débout, s'est retourné et a ouvert son blouson", restitue Hervé Deguine, recoupant les témoignages de neuf personnes.
L'infirmier commence un massage cardiaque
Cet ancien journaliste, qui habite le quartier depuis quinze ans, a laissé un appel à témoins sur la devanture du Comptoir Voltaire afin de ne pas "laisser l'oubli s'installer" et d'écrire un récit historique. "Apparemment, la charge d'explosifs était dans son dos, poursuit-il. Comme il était dos au mur, cela a limité la déflagration. Il n'avait pas prévu, non plus, que les vitres du bar étaient blindées. Plusieurs personnes ont reçu des éclats de boulons, mais le souffle s'est plutôt dirigé vers le haut." Le couple derrière le terroriste est violemment atteint. Catherine, la serveuse qui venait de s'adresser à lui pour l'installer, également. Pourtant située à moins de deux mètres devant lui, une famille en sort presque indemne.
Au départ, les riverains pensent à une explosion de gaz, d'autant que les canalisations voisines sont en travaux. "J'ai ouvert ma fenêtre, puis je suis descendu voir si je pouvais aider, raconte un commerçant qui habite en face. Une femme hurlait, elle était défigurée. Un homme avait le dos dans un sale état." À l'intérieur de l'établissement, les gens sont persuadés qu'un chauffage de terrasse a sauté. Des plumes volent, une odeur de brûlé emplit l'espace.
Parmi les clients : David, un infirmier urgentiste. Après avoir prodigué des premiers soins à plusieurs victimes, il s'occupe de la personne qui semble la plus mal en point : encastrée dans une vitre et avec un trou dans le dos. Il lui déchire son tee-shirt afin de pratiquer un massage cardiaque ; la scène a été filmée. David aperçoit des fils de couleurs qui dépassent. Le doute s'installe. Les pompiers arrivent, l'infirmier leur fait part de sa découverte, ils font le lien avec les précédentes explosions . C'est un kamikaze, c'est un attentat.
Source: JDD papier
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