Le FN lance sa télé banlieue

 Les premiers invités de l'émission «Mon Quartier la France».
 Les premiers invités de l'émission «Mon Quartier la France». Twitter/@J_Bardella

    Une France black-blanc-beur... Serait-ce le nouveau — et plutôt inattendu — message que le FN souhaite faire passer par le biais de la nouvelle émission télé de son collectif Banlieue Patriote ? Hier, en tout cas, pour le premier enregistrement de « Nos quartiers la France », il y avait autour de la table Jordan Bardella, le fondateur du collectif, d'origine italienne, Guy Deballe, transfuge du PS au FN, d'origine centrafricaine, et l'invité, Camel Bechikh, porte-parole de la Manif pour tous et président de l'association Fils de France, d'origine algérienne. Une affiche inhabituelle pour le parti de Marine Le Pen. « Je n'ai pas une vision racialiste, balaie Jordan Bardella, moi, je n'ai vu que du bleu-blanc-rouge. »

    Initialement, le programme, qui sera diffusé sur le Net bientôt, devait se dérouler dans un café en Seine-Saint-Denis. Mais c'est finalement à Paris, dans un bistrot du XIXe arrondissement, que la petite équipe de Banlieue Patriote a trouvé refuge. « On est dans un Paris populaire », précise Bardella. Durant vingt minutes, les échanges ont tourné autour du communautarisme, de l'islam, ou encore de la France idéale.

    « Musulman et patriote », comme aime à se définir Camel Bechikh, qui a répondu sans hésiter à l'invitation, même s'il n'est pas électeur du FN. « Si Mélenchon m'invite, j'irai aussi ». Pour lui, qui martèle que la France est « d'essence catholique », il n'y a pas de problème avec l'islam, mais avec l'immigration massive. Et il ne s'étonne guère que le FN s'intéresse aux habitants des banlieues, et aux musulmans : « Je ne vois pas pourquoi ils se priveraient de s'adresser à cet électorat qui n'est plus captif du PS », explique-t-il. Des banlieues qui, selon Jordan Bardella, font effectivement partie de la « France des oubliés », si chère à Marine Le Pen.