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Leonard Cohen contre vents et marées en Israël

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© Denis Balibouse / Reuters
Marie Desnos

Malgré la polémique qui fait rage depuis plusieurs mois, Leonard Cohen se produira bien en septembre en Israël. Les places pour son concert se sont vendues en moins d'une journée.

N’en déplaise aux Palestiniens ou à quiconque, Leonard Cohen chantera bien en Israël . Pour le plus grand plaisir des Israéliens. En dépit de la polémique née il y a plusieurs mois à l’annonce de son concert , le chanteur juif se produira bien le 24 septembre prochain dans un stade proche de Tel Aviv. Les places mises en vente samedi à 18h30 se sont d'ailleurs vendues comme des petits pains : en moins d’une journée, le concert affichait complet, a indiqué dimanche le distributeur, Avi Messing. En tout, quelques 47 000 billets à des prix allant de 90 à 315 dollars (63 à 221 euros) se sont écoulés.

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Pourtant, l’inoubliable interprète de «Everybody knows» ou encore «I’m your man» avait été sévèrement mis en garde, à plusieurs reprises, contre la tenue de cette prestation à Ramat Gan. La Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël (PACBI), en premier lieu, n’a eu de cesse ces derniers mois de dénoncer l’«insulte» que représentait ce concert pour le peuple palestinien. «Dans une lettre ouverte à Cohen en mai, nous l’avons mis en garde en disant que nous considérerons ses spectacles en Israël comme une forme de complicité dans les graves violations du droit international, et nous lui avons rappelé que, en violant l’appel palestinien au boycott contre Israël, il remettait en mémoire le sale souvenir des artistes qui ont violé l’appel au boycott contre l’apartheid en Afrique du Sud et avaient tenu à se produire à Sun City, s’attirant la condamnation et le dégoût de toutes les personnes de conscience partout dans le monde», écrivait encore récemment le groupe d’intellectuels fondé en 2004.

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Un «blanchiment» des crimes de guerre

Dans une lettre ouverte publiée également au mois de mai, des intellectuels pro-Palestiniens du Royaume-Uni, dont trois professeurs membres du Comité britannique pour les universités de la Palestine, estimaient que l’artiste chanterait pour un public qui utilisera sa présence pour «blanchir» ses crimes de guerre. Ils rappelaient en outre au chanteur, également poète, que le bouddhisme, une philosophie qu'il a adopté il y a plusieurs années –il a passé six ans dans un monastère bouddhiste près de Los Angeles de 1993 à 1999, puis plusieurs mois en Inde en 2001-, défend la «bonne action».

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Leonard Cohen a par ailleurs été déclaré persona non grata à Ramallah «tant qu’il aura l’intention de blanchir le régime israélien d’apartheid colonial en se produisant en Israël», selon les termes de la PACBI. Le chanteur devait donner un concert dédicacé aux prisonniers palestiniens, mais il n’en sera rien.

Tournée mondiale

Pour tenter d’apaiser les tensions, le chanteur aujourd’hui âgé de 74 ans, avait annoncé que tous les bénéfices de son concert seraient reversés à un fonds qui vient d’être créé au bénéfice d’organisations israéliennes et palestiniennes travaillant pour la réconciliation, en partenariat avec Amnesty International. Mais la PACBI a au contraire redoublé de critiques. «En tant qu’une des partisans les plus puissants au monde pour les droits de l’homme et le droit international, vous [Amnesty, ndlr] allez ainsi contrecarrer les efforts non violents et efficaces de la société civile palestinienne et internationale pour mettre un terme aux violations israéliennes du droit international et des principes des droits de l’homme», a-t-elle fustigé.

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Leonard Cohen n’a pas commenté la controverse. Il s’est contenté de maintenir son show. Le Canadien a retrouvé la scène il y a un an pour une tournée mondiale, destinée, dit-on, à renflouer ses comptes, après avoir été ruiné par son ancienne manageuse. Cette tournée est déjà passée par la France l'été dernier, puis à nouveau au Palais Omnisports de Paris-Bercy début juillet, pour un succès unanime.

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