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"C'est comme si c'était hier" : Bley Bilal Mokono, blessé au Stade de France le 13 novembre

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Le 13 novembre 2015, Bley Bilal Mokono a été blessé près du Stade de France par un terroriste. Un an après, il est en fauteuil roulant et se bat toujours pour obtenir son indemnisation complète.

Bley Bilal Mokono est en fauteuil roulant depuis plusieurs mois
Bley Bilal Mokono est en fauteuil roulant depuis plusieurs mois © Radio France - Rémi Brancato

"Ces images ne me quittent pas, elles sont en permanence avec moi" raconte Bley Bilal Mokono, à quelques jours du 13 novembre, évoquant "ces personnes dont [il] revoit les visages, ces gens par terre, qui hurlent". Le 13 novembre 2015, il est à la terrasse de l'Events, près du Stade de France, quand un des kamikazes actionne sa ceinture d'explosifs. "J'étais à quelques mètres" se souvient-il, "j'ai vu le terroriste exploser en face de moi et je me pose la question de savoir comment j'ai survécu". Il vient alors en aide à plusieurs personnes sur la terrasse et à son fils de 13 ans qui se trouve à l'intérieur du bar et qui a été projeté au sol.

Le "devoir de se mettre debout"

Blessé aux jambes, à la clavicule, à l'oreille et très atteint psychologiquement, cet habitant de Cergy, dans le Val d'Oise, a d'abord voulu se battre physiquement. "J'avais ce devoir de me mettre debout et de montrer à mon gamin qu'il fallait être fort" raconte-t-il aujourd'hui. "J'ai essayé de reprendre rapidement le travail, je boitais mais je forçais" dit-il encore.

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Mais quelques mois après l'attentat, ses jambes l'ont "lâché". Il doit alors accepter le fauteuil roulant, il perd son travail et doit vivre à l'hôtel, car sa maison n'est pas équipé. Il faut aussi attendre une provision du fonds d'indemnisation pour les victimes, qui arrive tardivement et avancer de nombreux frais. "Cette difficulté qu'on rencontre avec les institutions crée le fait de ne pas oublier" explique Bley Bilal.

Un "parcours du combattant" pour l'indemnisation

Aujourd'hui, il n'a toujours pas touché l'intégralité de son indemnisation car ses préjudices n'ont pas été estimés. Cette semaine, quelques jours avant le 13 novembre, Bley Bilal a rencontré un psychiatre à Paris pour une expertise commandé par le fonds d'indemnisation. "Je demande cette expertise depuis janvier 2016 et si on n'avait pas insisté, on aurait peut-être attendu deux ans" s'insurge son avocat Méhana Mouhou, qui dénonce un "parcours du combattant".

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Alors Bley Bilal Mokono dit être en colère contre l'Etat et les institutions et avoir longuement hésité. Mais finalement, il a décidé de se rendre aux commémorations du 13 novembre pour défendre, dit-t-il, la "République" et la "démocratie".

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