Quand Marwan Muhammad nie le judaïsme politique de BHL
Enfumage. Découvrez comment l'ex-patron du CCIF tente étrangement d'occulter la ferveur religieuse et explicite de Bernard-Henri Lévy dans son engagement radical pour Israël.
Le 28.11.2017 à 16h44
Les "PP-BCBG" (Propalestiniens bon chic bon genre) sont parfois ingrats, féroces ou timorés mais le plus souvent amusants…à leur insu.
Leur principale caractéristique (hormis le fait de reprendre des infos de Panamza sans citer la source): se contenter de critiquer l'occupation israélienne sur un mode compassionnel pour les Palestiniens sans jamais exposer l'influence du lobby sioniste dans l'appareil d'État français ou l'instrumentalisation du terrorisme islamiste par les services secrets israéliens.
À quoi les reconnaît-on également?
De temps à autre, ils expriment le besoin cocasse d'amadouer leurs adversaires pro-israéliens en condamnant, à partir de cas futiles, un prétendu antisémitisme galopant.
Prenez Julien Salingue, vedette des PP-BCBG sur les réseaux sociaux : mercredi, au lendemain seulement du déclenchement du scandale Haziza, l'homme s'est cru obligé de pointer du doigt les attaques antijuives en ligne (rarissimes, en réalité) contre le présentateur de LCP.
Ceux qui utilisent "l'affaire" Haziza (et le soutien que lui a apporté BHL) pour vomir leur antisémitisme ne valent pas mieux que ceux qui utilisent "l'affaire" Ramadan pour vomir leur islamophobie. Vous êtes, vous aussi, des porcs.
— Julien Salingue (@juliensalingue) 22 novembre 2017
Un internaute a taclé Salingue pour sa grotesque indignation.
Et puis il y a ceux qui vomissent BHL et Ramadan et qui ne sont ni antisémites ni islamophobes. Un peu comme vomir Le Pen pour d'autres raisons et ne pas être bretonophobe… merci d'éviter les raccourcis
— Miche (@MicheSnts) 23 novembre 2017
Dimanche, ce fut au tour de Marwan Muhammad, l'ex-directeur éxécutif du Collectif contre l'islamophobie en France, de rentrer dans la danse.
Les lecteurs de Panamza connaissent déjà sa propension -ignorée ou pardonnée par ses groupies- au mensonge dès lors qu'il s'agit de jouer la carte du propalestinien intransigeant.
Sur Twitter, Muhammad a cru judicieux de jeter -avec un ton péremptoire- la suspicion généralisée sur les critiques de Bernard-Henri Lévy, venu à la rescousse de son ami Frédéric Haziza.
L'antisémitisme contre BHL, c'est non. Si qqun veut mettre en évidence ses manquements, qu'il se concentrer sur ses mots, ses actes, ses indignations sélectives et son soutien à des politiques coloniales et destructrices. Sa religion supposée n'a strictement RIEN à voir avec ça.
— Marwan Muhammad (@_MarwanMuhammad) 26 novembre 2017
Là aussi, un internaute a réagi intelligemment à ce commentaire risible.
97% des gens qui combattent BHL le font contre ses idées… mais vous vous attardez sur les 3% d'antisémites…
— Alexandre (@Axeleil) 27 novembre 2017
Notons les majuscules employées par Muhammad : "sa religion supposée n'a strictement RIEN à voir avec ça".
"RIEN"?
Pardon?
"Religion supposée"?
Sans blague?
Espérons-le pour lui et ses supporters : Muhammad feint visiblement d'être ignorant.
Ou naïf.
Auteur de "L'Esprit du judaïsme", BHL serait-il un catholique auvergnat qui s'est pris, un peu par hasard, de passion pour Israël et son système colonialo-ségrégationniste?
Le 27 septembre, Panamza révélait que BHL, agent d'influence de la mouvance sioniste depuis 1967, avait été (en juillet) l'invité vedette de la "Communauté ROI", réseau international "d'activistes juifs" qui s’était rassemblé -via le financement d'une ONG américaine– à Jérusalem.
Cadeau pour Muhammad et ses fans partageant la même mauvaise foi : la vidéo intégrale du discours tenu par BHL, chantre assumé des "valeurs juives", a été récemment mise en ligne.
Les plus pressés pourront directement consulter ci-dessous ce passage édifiant où BHL, après avoir vanté le "modèle démocratique" israélien, déclare ces mots dignes d'un mystique… ou d'un intégriste :
« Être juif, c'est escorter silencieusement les autres nations vers leur propre rédemption ».
Et ce n'est pas tout.
En juin dernier, BHL était invité (en compagnie de l'ex-ministre israélienne des Affaires étrangères) par le Comité juif américain (AJC), lobby ultra-sioniste auquel Manuel Valls est connecté, pour -là encore- vanter la grille de lecture "juive" sur les évènements mondiaux.
Idem en 2009, également avec l'AJC.
En janvier 2016, BHL donnait une conférence privée aux membres franciliens du B'naï Brith, influent lobby juif international qu'il fréquente étroitement depuis les années 70.
En 2011, l'auteur de ces lignes avait rapporté la censure (par le Crif) d'un aveu significatif de BHL selon lequel son engagement en Libye s'explique par son judaïsme.
Dès lors, une question élémentaire vient à l'esprit.
Brocardé régulièrement et dépeint hier par le clan Valls/Fourest comme un "Tariq Ramadan junior", Muhammad est-il pourtant inculte au point d'ignorer les fondamentaux à propos de BHL ?
De cette interrogation, posons une hypothèse : Muhammad ne serait-il pas ce que les Américains nomment un "gatekeeper"?
Autrement dit : un "gardien de passerelle" vous empêchant (en barrant le passage) de découvrir les coulisses et secrets de ce système qu'il prétend -en faux ami- vous exposer et critiquer.
Comme l'avait déjà souligné Panamza, Marwan Muhammad, ingénieur en mathématiques financières, a travaillé durant près de sept années (de 2007 à 2013) au sein du département analytique "FastVal" de Sungard, spécialiste des services informatiques pour le secteur financier.
Particularité de cette compagnie américaine : de 2005 à 2015, elle fut co-détenue par le fonds d'investissement Blackstone (intimement lié au complexe militaro-industriel américain) et la célèbre banque Goldman Sachs, réputée pour son rôle-clé dans le déclenchement de la crise financière de 2008 et défendue par un certain…BHL.
Présidé par le communautariste Lloyd Blankfein, Goldman Sachs distribue également de généreuses donations aux colons israéliens.
À noter : de 2014 à 2016, Muhammad le "propalestinien" avait pourtant réussi à être coopté comme "conseiller" pour l'OSCE, une organisation internationale (contrôlée tacitement par l'OTAN) qui assimile régulièrement la critique d'Israël à de l'antisémitisme masqué.
L'ex-patron du CCIF (une association financée par le marchand d'armes George Soros, un proche…de BHL) est aussi encensé par son "pote" déclaré (qui feint parfois de l'interviewer en toute neutralité) : l'ultra-sioniste et neo-muslim-friendly Claude Askolovitch -un journaliste édité…par BHL.
Nul ne sait à quand remonte exactement leur singulière amitié.
En février 2013, le site du Crif, ambassade bis d'Israël, signalait ainsi leur commune participation à un dîner-débat sur le thème "Juifs et musulmans de France : comment vivre ensemble?".
Passage éloquent, au cours de cette rencontre, de Muhammad (à 43' de la vidéo) qui fustige grossièrement et sans nuance la prétendue croyance répandue dans "le complot juif ou la puissance juive". Et "on aurait tort de penser que l'antisémitisme a disparu", rajouta-t-il, dans la droite ligne alarmiste…du Crif.
Annoncée pour clôturer la soirée : Danielle Hoffman, ex-députée socialiste, mécène d'un mouvement sioniste (avec les fonds publics) et compagne de route de la Ligue de défense juive.
Cette proximité pour le moins problématique n'empêcha pas Muhammad d'assister à la soirée et de poser à l'antenne, un an plus tard, en défenseur lyrique des Palestiniens ainsi qu'en opposant déterminé à la LDJ.
À l'instar de son complice Yassine Bellatar, Marwan Muhammad ne serait-il pas le faux rebelle artificiellement construit pour capter les citoyens musulmans critiques et les retenir sur une voie (de garage) politiquement inoffensive pour les détenteurs du pouvoir?
Évidemment, un tel questionnement ne manquera pas d'être qualifié de "complotiste" par les railleurs-censeurs "PP-BCBG" réunis autour de l'ex-gourou du CCIF et dignes -ce faisant- du clan Valls.
Un petit détail a récemment trahi la compromission personnelle de Muhammad -un homme en quête de notabilisation– dès lors qu'il s'agit d'écarter la quête de la vérité au profit de son adoubement par les agents de l’oligarchie.
Hier, l'ancien rappeur DJ (qui rêve de devenir le Malcolm X de France) a rendu un hommage inattendu sur Twitter à une personnalité particulièrement décriée ou raillée de la sphère médiatique.
Son nom : Samuel Laurent (du quotidien Le Monde).
Je viens de voir que @samuellaurent avait déjà fait un séquençage des polémiques foireuses, bien longtemps avant mon graph et en mieux. Donc merci à lui. https://t.co/NGwfuhbMHw
— Marwan Muhammad (@_MarwanMuhammad) 27 novembre 2017
Souvenez-vous : il s'agit de ce guignol de l'info (dit "journaliste") à l'origine –avec Adrien Sénécat– du "Décodex", opération infantilisante (largement contestée, ici ou là) de désinformation et de diabolisation des sites d'information alternatifs.
Blankfein, Soros, Askolovitch, Laurent : avec son flow inimitable et son art du sample, l'ex-Goldman Sachs Muhammad poursuit aujourd'hui son chemin, loin des sunlights médiatiques.
Celui d'un habile entrepreneur capable de rebondir sur le prochain filon.
HICHAM HAMZA
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