Pour Roger Cukierman, le policier Ahmed Merabet avait l’air « musulman »

INFO PANAMZA. Lors d'un entretien réalisé jeudi sur RMC, le président du Crif a affirmé que Chérif Kouahi avait tué Ahmed Merabet «tout en sachant déjà que c'était un musulman».

Le 23.10.2015 à 16h03

Souvenez-vous : la scène ci-dessous se déroula en mars 2012.

Pour avoir pondu le concept de "musulman d'apparence", Nicolas Sarkozy avait été fustigé par la gauche et la plupart des éditorialistes. 

Le dérapage, volontaire ou involontaire, de Nicolas Sarkozy parlant d'individus d'apparence musulmane renvoie à notre Histoire, à une Histoire tragique, à une époque où on ne parlait pas d'apparence musulmane mais où on aurait parlé d'apparence juive. 

Jean-Marc Ayrault

Roger Cukierman semble bénéficier d'un traitement plus indulgent de la part de la corporation politico-médiatique.

Jeudi 22 octobre, il était l'invité de RMC, radio en cours d'acquisition par le milliardaire israélien Patrick Drahi.

Face à un Jean-Jacques Bourdin plus délicat que d'ordinaire, le président islamphobe du Crif a évoqué le djihadisme et ses victimes musulmanes. Abordant le cas de l'attentat -toujours mystérieux- de Charlie Hebdo, Cukierman a ainsi parlé du "Kouachi" qui "a tué un policier au sol tout en sachant déjà que c'était un musulman" (à 4'15).

Un "musulman"? 

Selon le récit officiel, Ahmed Merabet s'était retrouvé -ce mercredi 7 janvier, vers 11h45- face aux terroristes après avoir traversé la passerelle située près du 62 boulevard Richard-Lenoir. Tout se serait alors passé très vite et l'homme cagoulé a fait feu sur le policier quelques secondes après avoir quitté son véhicule. Seules les phrases "Tu voulais nous tuer?" et "Non, c'est bon, chef" auraient été échangées à distance entre les deux hommes -dont l'un, gémissant de douleur, est allongé au sol, une balle dans l'aine et le dos tourné à son adversaire.

Si l'on en croit la fable narrée par Cukierman, Merabet était quand même identifiable en tant que "musulman".

Sous prétexte de sa gueule d'Arabe? 

Résumons : selon le président de l'auguste Conseil représentatif des institutions juives de France, être musulman peut se deviner sur le visage.

Et peu importe si Merabet était finalement athée, agnostique, chrétien, bouddhiste, animiste ou…juif. 

Pour Cukierman, le faciès de cet homme aux traits méridionaux suffit à le désigner -quelles que furent ses convictions spirituelles- comme "musulman", y compris – en l'espace de quelques secondes- pour son tueur.

Qu'en pense Anouar Kbibech, nouveau président du Conseil français du culte musulman? 

Rien. L'homme –salarié par l'Israélien Patrick Drahi– n'a pas réagi aux propos de son admirateur déclaré Roger Cukierman. 

Un djihadiste hérétique?

Evidemment, le président du Crif ne s'attarde pas ici sur l'anomalie qui avait suivi l'exécution du policier et qui fut signalée par Panamza : 

Comment un terroriste -présenté comme islamiste- peut-il affirmer avoir "vengé le prophète" en levant, À DEUX REPRISES, (devant le siège de Charlie Hebdo puis boulevard Richard-Lenoir), son index GAUCHE en direction du ciel ? 

Rappel : dans la tradition islamique (et notamment dans la mouvance jihadiste contemporaine), c'est l'index DROIT (et non le gauche, symbole d'"'impureté") qui est pointé vers le ciel pour revendiquer sa foi {http://panamza.com/anw}.

HICHAM HAMZA

Bonus : depuis jeudi soir, de nombreux commentateurs des réseaux sociaux se sont offusqués au sujet de la violente manifestation de la Ligue de défense juive devant le siège de l'Agence France-Presse, critiquée pour sa prétendue désinformation anti-israélienne. C'est oublier que le premier à dénoncer les médias fut, quatre jours plus tôt et durant un rassemblement pro-Israël, un certain Roger Cukierman. 48 heures après, le président du Crif a récidivé en publiant une vidéo de 4 minutes, face caméra, pour se plaindre des journalistes français en général et de leur traitement -présenté comme injuste- du régime de Tel Aviv. 

Surprise, surprise : cette vidéo d'incitation à la haine de "certains médias" a été "supprimée" vendredi, au lendemain des exactions commises par la Ldj. Seule une capture d'écran témoigne encore de son existence éphèmère sur le compte Youtube du Crif.

Crif et Ldj, même combat?

Officiellement, non.

Factuellement, de toute évidence.

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