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Affaire Charlie : un franc-maçon proche de Bougrab succède au commissaire « suicidé »

INFO PANAMZA. Retrouvé "suicidé" au soir de l'attentat du 7 janvier, le commissaire Helric Fredou -qui devait rédiger un rapport sur Jeannette Bougrab- a été remplacé à la tête de la police judiciaire de Limoges par Thierry Miguel, influent franc-maçon qui avait récompensé en 2013 la compagne autoproclamée du directeur de Charlie Hebdo.

Le 16.11.2015 à 22h33

 

C'est mon fils qui aurait dû être à sa place !

Elle n'en revient pas.

La mère du policier Helric Fredou, prénommée Chantal, est stupéfaite par le dernier rebondissement au sujet de la mort suspecte de son fils, retrouvé mort (une balle logée dans le crâne) dans la nuit du 7 au 8 janvier.

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Contactée le 10 novembre par Panamza, elle a fait connaître son étonnement à propos des récents changements observés à la tête du service régional de la police judiciaire de Limoges.

Avant d'aller plus loin, rappel des principaux faits relatifs à Helric Fredou, recueillis notamment auprès de sa famille et dévoilés par Panamza les 16 janvier, 25 janvier, 13 mars et 4 septembre.

1* Les policiers qui avaient auditionnée Chantal lui avaient expressément fait savoir qu'elle n'aurait pas accès au rapport d'autopsie. Le Code de procédure pénale prévoit pourtant qu'en cas d'autopsie judiciaire (pour suicide ou mort suspecte), tout membre de la famille peut en faire la demande auprès du Parquet.

2* L'arme de service d'Helric Fredou n'était pas munie d'un silencieux. Sa mère a donc posé une question élémentaire à ses collègues : "Pourquoi n'avez-vous rien entendu alors qu'il était environ minuit?". Réponse laconique : "Son bureau était bien isolé".

3* Helric Fredou voulait passer un coup de fil important après avoir effectué deux choses : débriefer "trois enquêteurs" partis interroger la famille proche d'une victime de l'attentat de Charlie Hebdo (en l'occurrence, les parents de Jeannette Bougrab -compagne autoproclamée de Charb- comme l'avait recoupé et divulgué Panamza) et consulter ensuite "les réseaux sociaux" (notamment une adresse Facebook). C'est à ce moment-là que Fredou aurait réalisé une déduction tellement importante qu'il "voulait continuer de travailler" en dépit des "frictions" survenues à ce sujet avec ses collègues. Précision importante : le "commandant"  en poste ce soir-là (non identifié) aurait voulu se charger lui-même du débriefing des enquêteurs et de la rédaction du rapport mais Fredou aurait insisté en lui répliquant "C'est mon boulot". 

4* Selon la police, Helric Fredou -44 ans, 1m88- aurait posé le canon de son revolver sur le front et la balle serait restée à l'intérieur du crâne.

5* Le médecin traitant d'Helric Fredou refuse de valider le portrait esquissé par les rares articles parus au sujet du policier, faisant état d'une prétendue "dépression".

6* La mère a voulu savoir à qui était adressé le dernier appel de son fils. Les policiers lui auraient rétorqué "On ne peut pas savoir" avant d'affirmer finalement qu'aucun coup de fil n'avait été passé.

7* "Quatre directeurs" de la police, venus expressément de Paris, ont rencontré la mère d'Helric Fredou pour lui adresser leurs condoléances et la convaincre qu'il s'agissait d'un "suicide".

8* Les policiers chargés de l'enquête ont emporté le matériel informatique et le smartphone personnel d'Helric Fredou dès le lendemain.

9* Aucun journaliste rattaché à un média traditionnel de la presse écrite et audiovisuelle n'a interviewé la mère d'Helric Fredou.

10* Le député socialiste Christophe Premat a adressé, à trois reprises, une question écrite à Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, à propos des "circonstances exactes du décès du policier Helric Fredou". Aucune réponse ne lui a été retournée depuis le 27 janvier. 

11* La mère d'Helric Fredou n'a reçu aucun message de condoléances de la part de François Hollande (dont le fief corrézien de Tulle était chapeauté par le commissaire) et Bernard Cazeneuve (l'ancien député-maire de Cherbourg qui fréquentait pourtant régulièrement l'ex-commissaire central de sa ville entre 2010 et 2012).

Gil Friedman, supérieur direct de Fredou, avait demandé (à une date inconnue) sa mutation et son successeur, dénommé Maurice Alibert, a entamé ses nouvelles fonctions à la date du 1er septembre -en vertu d'une décision prise -et actée au Journal officiel– par Mireille Ballestrazzi, directrice centrale (depuis janvier 2014) de la police judiciaire.

Panamza a également contacté la direction interrégionale de la police judiciaire d'Orléans -dont dépend la PJ de Limoges- afin de connaître l'identité du nouvel adjoint du commissaire divisionnaire. Pour cause : sur le site officiel –pourtant actualisé le 8 septembre– de l'administration française, le patronyme d'Helric Fredou figure toujours, dix mois après sa mort. Visiblement gênée par ma question, la standardiste m'a fait savoir, après un long silence à l'évocation du nom "Fredou", qu'elle n'était "pas en mesure" de me donner cette information -censée pourtant relever du domaine public- avant de m'affirmer en bredouillant qu'il était "possible qu'il n'y ait pas encore eu désignation" pour ce poste.

Une chose est certaine : dans les semaines ayant précédé l'arrivée du nouveau commissaire divisionnaire, un personnage singulier occupa la direction intérimaire de la PJ. Un site alternatif d'information, dénommé Eurasie Express, avait tenté -l'été dernier- de solliciter un avis officiel au sujet du rapport d'autopsie d'Helric Fredou. Incidemment, son rédacteur Frédéric Saillot signale s'être ainsi entretenu, le 13 août, avec "M.Miguel, directeur par intérim de la PJ de Limoges".

"M.Miguel"

Après un un recoupement basé sur les archives du web, Panamza a découvert qu'il s'agissait de Thierry Miguel.

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Commandant fonctionnel de police en charge de la brigade financière, Miguel cultive une double spécificité troublante au regard de la disparition brutale de Fredou.

Âgé de 53 ans, l'homme est un franc-maçon particulièrement influent : de 2011 à 2014, cet initié (depuis 1993) de l'obédience du Grand Orient de France était membre de son conseil de l'ordre, cénacle restreint d'une trentaine de "dignitaires" qui élit chaque année le grand maître. Depuis août 2013, il s'agit de Daniel Keller -un homme (très impliqué dans l'après-Charlie) qui visita récemment Israël en compagnie de ses "frères" ultra-sionistes de la loge "Étoile d'Israël".

Miguel a une autre particularité, beaucoup plus originale que son appartenance (courante dans la police) à la franc-maçonnerie (organisation omniprésente à Limoges).

 

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Ce policier est le président de l'antenne locale (déclarée en septembre 2014) du "Comité laïcité république" (CLR), groupe para-maçonnique, ultra-laïc et islamophobe co-fondé en 1991 par le multimillionnaire Pierre Bergé.

Le 18 avril, Miguel était d'ailleurs convié à débattre de l'islam avec "l'association des musulmans de Limoges pour la fraternité".

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Depuis 2003, le CLR délivre chaque année un "prix de la laïcité". Parmi les lauréats : Fadela Amara, Caroline Fourest et… Jeannette Bougrab

 

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Cette dernière fut ainsi récompensée à l'automne 2013.



Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur, était venu à la cérémonie qui se déroula à l'hôtel de ville de Paris.

Il y fut accueilli par Anne Hidalgo, alors adjointe au maire, et Patrick Kessel, président du CLR.

 

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Inconnu du grand public, Patrick Kessel est pourtant une figure discrètement influente des sphères politiques et médiatiques.

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Ancien journaliste à l'AFP reconverti dans la formation professionnelle, Patrick Kessel, fils de l'ancien déporté Simon Kesselman, a occupé –comme Alain Bauer, camarade de Valls et collaborateur du Mossad– le poste prestigieux de grand maître du Grand Orient. Selon son frère David (peintre inspiré par l'ésotérisme juif), Kessel a été éduqué par leurs parents -d'origine russe et roumaine- selon des "valeurs sionistes et humanistes".

Ex-militant de l'Organisation communiste internationaliste, Kessel -introduit à la maçonnerie par Fred Zeller (ancien secrétaire de Trotski)- avait également la réputation d'être un tacticien "chiraco-gauchiste" au cours des années 90 et 2000.



C'est d'ailleurs à travers Kessel que Bougrab aurait fait la connaissance de Charb si l'on en croit le dernier livre rédigé par l'ancienne ministre sarkozyste.

 

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Aujourd'hui, il suffit de consulter la liste des membres du jury du CLR pour se rendre compte de sa force de frappe auprès des dirigeants politiques et médiatiques. 

Choyé par Manuel Valls (venu en 2013 et 2015 aux cérémonies de remise de prix), Kessel a rappellé, le 26 octobre, l'esprit de son combat auprès d'un public conquis d'avance et essentiellement composé de franc-maçons. Les noms des jurés, fondateurs et soutiens du CLR ont défilé -derrière lui- sur grand écran.



Résumons : sur le point de rédiger un rapport basé sur le débriefing de ses enquêteurs partis interroger les parents de Jeannette Bougrab, le commissaire Helric Fredou a été retrouvé "suicidé" dans son bureau, environ treize heures après l'attentat contre Charlie Hebdo. Numéro 2 de la PJ de Limoges, Fredou aurait dû -comme l'a souligné sa mère à Panamza- assurer, durant l'été, la direction intérimaire de son service après le départ de son supérieur Gil Friedman. Or, le poste fut occupé par Thierry Miguel, commandant de police et franc-maçon haut-gradé qui appartient à un groupuscule ultra-laïc qui avait récompensé Jeannette Bougrab.

Question-clé : était-il précisément ce "commandant" (non identifié par la famille de Fredou et évoqué antérieurement par Panamza) qui, présent dans la soirée du 7 janvier au commissariat, avait insisté pour se charger lui-même du rapport Bougrab? 

L'influent Grand Orient de France -dont le CLR est un satellite- fait le lien entre Valls (initié de 1989 à 2002), Cazeneuve (également franc-maçon) et Miguel.

Précisons également que le jour de l'attentat contre Charlie Hebdo, Jeannette Bougrab, compagne autoproclamée de Charb (qui avait pourtant passé ses dernières nuits avec l'éditrice de musée "Valérie M"), avait débarqué sur les lieux en compagnie de Richard Malka, Caroline Fourest et Fiammetta Venner. Chacun d'entre eux est lié au CLR (la première comme lauréaute, le second comme soutien et les deux dernières comme jurés).

Fourest fut également la première personnalité publique à évoquer un lien conjugal entre Bougrab et Charb.

Notons par ailleurs qu'au sein du conseil de l'ordre du Grand Orient, Miguel avait côtoyé –dès 2011– son "frère" Philippe Foussier, président d'honneur du CLR.

Enfin, cette nouvelle enquête de Panamza ne serait pas complète sans la mention de deux autres informations problématiques -hormis celle relative aux accointances de Miguel :

* jointe par téléphone le 10 novembre, la mère d'Helric Fredou attend toujours d'obtenir le rapport d'autopsie de son fils. En janvier, des policiers lui avaient catégoriquement affirmé qu'elle ne l'obtiendrait pas. Aujourd'hui, changement de discours -ou de stratégie : après avoir longtemps temporisé, le secrétariat du Parquet de Limoges lui a récemment indiqué qu'elle pourra finalement le recevoir à condition…d'avoir un avocat.

* début juillet, Michel Garrandaux, procureur de la République de Limoges, a classé "sans suite" l'enquête relative au "suicide" du commissaire Fredou et confiée initialement à la Sûreté départementale de Haute-Vienne (dirigée par la jeune commissaire Aurélie Besançon). Détail curieux : lors de son entretien téléphonique (réalisé le 13 août) avec le site Eurasie Express, Thierry Miguel, alors en charge -par intérim- de la PJ de Limoges, avait, quant à lui, affirmé qu'elle était "encore en cours".

Garrandaux avait déjà enterré, un an plus tôt, une autre affaire relative à un autre "suicide" : celle du policier Christophe Rivieccio, numéro 3 de la PJ de Limoges et adjoint du numéro 2…Helric Fredou.

L'homme à la tête du Parquet de Limoges n'est pas sans connexion intime avec le pouvoir actuel.

 

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De 1995 à 2009, Garrandaux était le procureur de la République…de Cherbourg, ville dont Cazeneuve -un obscur ministre de l'Intérieur qui n'a adressé aucun mot à la famille Fredou et qui n'a pas répondu à la question du député Premat sur les "circonstances exactes" de sa mort- était le maire de 2001 à 2012. La photographie ci-dessous illustre leur collaboration passée.

 

Une mort violente et non élucidée, des liens maçonniques, un éventuel conflit d'intérêt dans la procédure policière, des bateleurs pseudo-laïcs de l'islamophobie liés intimement à Israël ainsi qu'une prétendue compagne -amie du Premier ministre et exilée aujourd'hui en Finlande– qui a servi d'intermédiaire financière auprès de Charb pour financer in extremis son journal grâce à de mystérieux "Proche-Orientaux" : la sombre affaire Charlie-Fredou n'a pas encore dévoilé tous ses arcanes. 

HICHAM HAMZA

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